C'est officiel, et on en parle à la télé...un grand événement artistique, François Pineault installe ses "Collections" dans un Palais Vénitien, le super mécène voit son rêve s'accomplir, empêché qu'il était de le faire à Boulogne Billancourt, sur l'ancien site industriel des usines Renault...
Cet homme a un amour immodéré de l'art, il le prouve en étant, entre autre possesseur des pompes funèbres artistiques "Christie's", qui en assurant la vente d'oeuvres d'artistes morts ou portés disparus, et dont il méprise certainement la valeur artistique, lui assurent des bénéfices très conséquents (question de valeur...)
Pourquoi, aujourd'hui, un homme comme François pineault éprouve ce besoin de collectionner de l'art, d'acheter des oeuvres, parce que les oeuvres d'arts sont encore les seuls objets à caractère unique, à une époque ou tout est multiplié à l'infini ?
Alors, collectionner des oeuvres serait un moyen de se démarquer du reste des consommateurs qui ne possèdent que du fabriqué sous licence...une manière d'être soi même unique, différent, d'ailleurs, la génération "Pineault" de collectionneurs apprécie plus que tout l'art contemporain dit "intransigeant", c'est art autiste qui, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, est vide de tout sens, coupé du réel, du reste du monde, qui n'est plus le reflet de la moindre émotion, un art qui est le miroir séducteur dans lequel on peu contempler, jour après jour, son ego surdimensionné, peu importe qu'une oeuvre soit moche, ego, lui, est toujours très beau...et puis, être coupé du reste du monde, n'est ce pas là le plus important ?
Ce monde sensible, qui a mal, froid ou trop chaud, qui pousse des cris de désespoir, ou de jouissance, c'est foncièrement dégoûtant, alors qu'un "cadavre" de mobylette accroché à dix mètres de hauteur, dans le salon d'un palais Vénitien du XVIIiéme, ça ne crie pas, ça n'a plus d'odeur...et puis, cela permet d'affirmer sa volonté de puissance, sa volonté d'imposer ses vues, de marquer de son empreinte une demeure du passé, une façon d'humilier et d'enterrer ce passé, de le réduire à l'état de compost ou poussent les fleurs sans couleurs et sans parfum de l'ordre nouveau de nos super mécènes d'aujourd'hui...
Un petit con dans son beau costume impeccable, pose fièrement devant la caméra du journal télévisé, il s'exprime en anglais, ( la langue officielle des "civilisés"), sur une chaîne Française pour nous dire :" quand je vois le canal se refléter dans ce "chien ballon" ( un animal grossièrement bâtit avec des ballons gonflables aux couleurs chromées, tels que ceux que l'on trouve à la foire du trône), j'ai l'impression être dans une toile telles que celles qu'aurait peint Canaletto...et ça, c'est extraordinaire !
Heureusement qu'il ne s'agit là que d'une impression personnelle, ensuite, rien ne permet de savoir ce qu'aurait peint Canaletto...au XIXieme siècle, la grande finance s'est distinguée en jetant aux orties la plupart des oeuvres des plus grands artistes, leur préférant la médiocre production des académistes, qui flattaient son ego et son orgueil, en croyant avoir la démarche inverse, ou, tout du moins, en voulant à tout prix le faire croire, grâce à des médias achetés et incapables d'objectivité dans leurs jugements, elle fait exactement la même chose, en pire, aujourd'hui...tant que les écoles d'art continueront de former autre chose que des artistes sensibles, et formeront à la place des petits tyrans hystériques et égoïstes, les super mécènes comme François Pineault trouveront dans leurs "Productions intransigeantes" matière à satisfaire leur super ego, de fait l'art contemporain n'a plus rien d'"intransigeant".
Dernier détail, d'importance, notre super mécène est si peu sur de son goût artistique, qu'il ne fait pas lui même ses courses, quelques larbins sont chargés de choisir à sa place !